Jan 052016
 

English

NEMO-Online No. 5 : Call for papers

Research groups CERMAA, ICONEA and IReMus are seeking papers for the fifth issue of NEMO. The theme will be about ‘Musicology/Ethnomusicology: evolutions and problems’.

Since its origins as Vergleichende Musikwissenschaft, ethnomusicology struggles to define itself in relation to classical Occidental musicology, the latter being the semantic carrier of a more general character which is nevertheless restricted to the study of musics which in a first instance concerns only the Occident, and in a second instance, which is concerned with music labelled as ‘learned’, even integrating popular musics such as jazz, pop, rock and electro-acoustic musics – a rather large musicological study, all of this placed in a context of a growing as well as various unification specialisation proposals of general musicology sub-fields.

History of music and of its instruments ; a society producing a, or various specific and determined musics ; musical production means ; musical form classification ; teaching methods ; study of manuscripts ; musical analysis and its different approches… which, inevitably are means and disciplinary fields labelled traditional musicology by adepts of the New Musicology, are also investigated by ethnomusicologists whose semantic or institutional self-characterisation strategy hesitates between acceptations of ‘musical anthropologists’ (oral or not), with, here and there, a survival of the problematic meaning of ‘ethnical musicology’ (study/science of the music of extra-Occidental cultural communities). Additionally, it is possible to offer the idea that its fancy name makes of ethnomusicology a science of an auto-reflexive nature, contrarily to the science which qualifies itself as ‘of music’.

Is there a musicology specific to non-Occidental musics that could be qualified as Art ? Would the multiple forms that these musics may have within their own society, their coexistence among diverse popular musics the structural system of which comparable, and especially that of the origins of their oral transmission exclude them of ‘hard’ musicology which would be unthinkable without score analysis ? And would not this latter become obsolete in a world where recording has predominated for over one century, as for over the past decades, for compositions made from unlimited samples of pre-recorded and infinitely bespoken sounds ?

Boundaries become blurred within musicology and ethnomusicology which, because of the power of concepts and facts, share both convergent and divergent characteristics ; what has become of the perception of these fields, essentially Occidental in nature, when they are revisited by non-Occidental musicologists often trained in Occidental universities ? In what way does the tripartite semiology, or even TrầnVăn Khê’s definition of ‘mode’ characterize a so-called Chinese, Arabian, or Azeri music ? Is the presence of a musical score or not sufficient an argument to integrate one music and reject one or another from the study of musical semiotics ? What about musics which, as Occidental music operate, write their compositions on a score and therefore do no longer belong to the oral tradition and as such would be subjected to the rules of ‘hard’ musicology ? Lastly, should ethnomusicology disolve while absorbing Occidental musicology ?

Beyond denominations, the terminologies for these fields are extremely ambiguous and as a consequence contribute to a consubstantial confusion with the origins of these fields…

Some ideas :

  • Are TrầnVăn Khê’s four characteristics of the mode useful to define modal musics ?
  • And what of non-Occidental alterity of musicologists and ethnomusicologists studying their own music or the music of others including Occidental music ?
  • Are musical myths opposing a scientific approach to music ?
  • How does archaeomusicology fit in within musicology ?
  • In which ways do the musical rituals studied in non-Occidental societies differ in nature from Occidental music rituals ?
  • Synchronic musicology and diachronic archaeomusicology ?
  • What is the function of comparative musicology in contemporary musicology ?
  • Does systematic musicology belong to the field of musicology or ethnomusicology ?
  • Are there any musicological fields (of musical sciences) which are distinct from Occidental musicology and ethnomusicology and how are they distinct ?
  • What terminology for what musicology ?
  • Can the quest for universals in music continue while musical analysis tools are insufficient for most parts of world musics ?
  • On account of the historical evolutionist aspects of a culture, do some forms of ethnomusicology which neglect these aspects deny the legitimity to these cultures, labelling them as curiosities ?

We would like this issue of NEMO to spearhead a debate between the various components of world musicology concerning the usefulness of the science, and about the problems raised due to powerful and contradictory non-scientific characteristics and the manner in which they could be approached.

Papers to be sent both to Richard Dumbrill (rdumbrill[[[]]]nemo-online.org) and Amine Beyhom (abeyhom[[[]]]nemo-online.org) and should follow the editorial layout.

The Editing Board will consider the publication of papers which might be ‘off subject’ as long as they retain some relationship with the wider theme of the publication.

Deadlines: proposals by end of June 2016 and finalized paper by end of August 2016.

Previous volumes available here.

 

Français

Appel à contributions pour NEMO-Online N° 5

Les centres et groupes de recherches CERMAA, ICONEA et IReMus ont le plaisir d’annoncer le thème de NEMO-Online N°5 : « Musicologies / Ethnomusicologies : évolutions et problèmes ».

Depuis ses origines en tant que Vergleichende Musikwissenschaft, l’ethnomusicologie peine à se définir par rapport à la musicologie classique occidentale ; cette dernière, porteuse sémantiquement d’un caractère plus généraliste, est cependant réduite à l’étude de musiques qui concernent en premier lieu une partie limitée du monde qui est l’Occident, et des musiques caractérisées au départ comme « savantes » même si le domaine des musiques populaires est devenu, depuis l’avènement du jazz, du pop, du rock puis des musiques électro-acoustiques, un objet d’étude assez important pour l’entreprise musicologique. Tout cela dans un contexte de spécialisation de plus en plus grande, tout comme de différentes propositions d’unification des sous-disciplines de la musicologie générale.

L’histoire de la musique et de ses instruments, la société produisant une ou des musiques spécifiques et déterminées, les moyens de production musicale, la classification des formes musicales, les méthodes d’enseignement, l’étude des manuscrits, l’analyse musicale et ses multiples approches… qui sont inévitablement des moyens et des champs disciplinaires appartenant à la musicologie déclarée comme « traditionnelle » par les adeptes de la New Musicology, sont également investigués par les ethnomusicologues, dont les stratégies d’auto-caractérisation sémantique ou institutionnelles oscillent entre les acceptions « anthropologues de la musique » (étude de l’altérité musicale) et « ethnologues des musiques » (avec ou non limitation à l’oralité), avec de ci de là une survivance du sens hautement problématique de « musicologie des ethnies » (étude/sciences de la musique des communautés culturelles extra-occidentales). On peut d’ailleurs proposer l’idée que son drôle de nom rend l’ethnomusicologie une science éminemment auto-réflexive, contrairement à la science occidentale qui se présente comme « de la musique ».

Y a-t-il une musicologie spécifique à des musiques non-occidentales que l’on pourrait qualifier « d’Art » ? La multiplicité des formes que peuvent prendre ces musiques dans une même société, leur coexistence avec des musiques diverses qui seraient alors dites « populaires » et dont le système structurant est comparable et, surtout, l’origine orale de leur transmission l’excluent-elles du domaine de la musicologie « dure », celle qui est supposée être inimaginable sans analyse sur partition ? Et cette dernière ne devient-elle pas obsolète dans un monde où l’enregistrement audio prédomine depuis plus d’un siècle, tout comme depuis plusieurs décennies la composition à partir de banques illimitées d’échantillons sonores préenregistrés et taylorisables à l’infini ?

Les frontières deviennent brouillées au sein même de la musicologie et de l’ethnomusicologie qui, et par la force des concepts et des faits, révèlent entre elles un aspect convergent et à la fois divergent ; qu’en est-il de la perception de ces disciplines, éminemment occidentales de par leurs origines, quand elles sont reprises à leur compte par les musicologues non-occidentaux souvent formés dans les universités occidentales ? En quoi est-ce que la tripartition sémiologique, ou encore la définition du « mode » par TrầnVăn Khê peuvent bien caractériser une musique dite « classique » chinoise, arabe ou azérie ? Est-ce que l’existence de partitions musicales suffit à intégrer l’une et à rejeter les autres du domaine de l’étude de la sémiotique musicale ? Et les musiques qui, à l’exemple du modèle occidental, utilisent de nos jours la composition sur partition sortent-elles de ce fait du cadre de l’oralité, et deviennent-elles un objet légitime d’étude de la musicologie dure ? Et enfin, la vocation de l’ethnomusicologie est-elle de se dissoudre tout en absorbant la musicologie de l’Occident ?

Par-delà les dénominations, la terminologie même des disciplines étudiant la musique est extrêmement ambiguë et contribue à enraciner une confusion consubstantielle avec les origines de ces disciplines…

Quelques idées de développements :

  • Les 4 « caractères du mode » de TrầnVăn Khê servent-ils à définir les musiques modales ?
  • Quid de la relation d’altérité des musicologues (ou ethnomusicologues) non-occidentaux qui étudient leur propre musique, ou la musique des autres (y compris occidentale) ?
  • Tenir compte des légendes sur la musique ne contredit-il pas totalement une approche scientifique de la musique (à l’exemple de l’origine du ʿūd supposé provenir du corps désarticulé du fils décédé jeune de Lamek, suspendu pour sécher / être conservé sur un arbre) ?
  • Comment s’intègre l’archéomusicologie dans l’édifice musicologique ?
  • En quoi le rituel musical étudié dans les sociétés non occidentales se différencie-t-il, dans sa nature, des rituels musicaux des musiques occidentales ?
  • Ethnomusicologie « synchronique » et (archéo-) musicologie « diachronique » ?
  • Quel est le rôle de la musicologie comparative dans la musicologie actuelle ?
  • La musicologie systématique relève-t-elle du domaine de la musicologie (tout court) ou de l’ethnomusicologie ?
  • Existe-t-il des disciplines musicologiques (des « sciences de la musique ») distinctes de la musicologie et de l’ethnomusicologie occidentales, et en quoi sont-elles différentes ?
  • Quelle terminologie pour quelle musicologie ?
  • La quête des universaux en musique peut-elle continuer alors que les outils d’analyse musicale demeurent inadéquats pour une majeure partie des musiques du monde ?
  • En négligeant les aspects historiques de l’évolution d’une culture, une certaine ethnomusicologie ne dénie-t-elle pas tout simplement toute légitimité à ces cultures, les cantonnant en cela au rôle de curiosités ?

Nous souhaitons à NEMO que ce numéro serve, autant que possible, à un début de débat entre les différentes composantes de la musicologie dans le monde sur l’utilité de la discipline, et peut-être sur les problèmes suscités par ses caractéristiques fortement (et contradictoirement) a-scientifiques et la manière de les surmonter (qui sera le thème d’un numéro prochain de NEMO).

Langues et normes : voir ici.
Envoi des propositions d’articles à Richard Dumbrill (rdumbrill[[[]]]nemo-online.org) et Amine Beyhom (abeyhom[[[]]]nemo-online.org) avant : fin juin 2016.

Date limite d’envoi des articles : fin août 2016.

La rédaction acceptera également d’examiner des dossiers spéciaux ou des articles hors-thème, du moment qu’ils concernent la thématique générale de la revue.

Les volumes précédents sont disponibles ici.

Mar 192015
 

English

NEMO-Online No. 4 : Call for papers

Research groups CERMAA, ICONEA and IReMus are seeking papers for the third issue of NEMO. The theme will be about ‘Instrumental facture from its sources in the Ancient Near East to modern times.’

All aspects of Organology will be considered such as:

Prehistory:

  • Instrument making in pre-history as an unconscious cognitive phenomenon
  • Distinction between implement and instrument
  • Sensorial analogy in the conceptualisation of musical instruments

History:

  • Instruments and totemism
  • Instruments and worship
  • Instruments as urban and commercial tools
  • Earliest evidence of musical facture
  • Organological evidence: material, glues and their making, hides, strings, woods, metals, etc.
  • Recorded instrument makers, source of materials, etc.

From Christianity, Islam to modern:

  • Evolution
  • Prohibitions
  • Influences

Is there a relationship between instruments and gender?

Papers to be sent both to Richard Dumbrill (rdumbrill[[[]]]nemo-online.org) and Amine Beyhom (abeyhom[[[]]]nemo-online.org) and should follow the editorial layout.

The Editing Board will consider the publication of papers which might be ‘off subject’ as long as they retain some relationship with the wider theme of the publication.

Deadlines: proposals by end of May 2015 and finalized paper by end of August 2015.

 

Français

Appel à contributions pour NEMO-Online N° 4

Les centres et groupes de recherches CERMAA, ICONEA et IReMus ont le plaisir d’annoncer le thème de NEMO-Online N°4 : « La facture instrumentale au (Proche-) Moyen-Orient, des origines à nos jours ».

Tous les aspects organologiques sont envisagés :

Préhistoire :

  • Facture instrumentale dans la préhistoire comme phénomène cognitif inconscient
  • Distinction entre ustensiles et instruments
  • Analogies sensorielles dans la conception de l’instrument

Histoire :

  • Instruments et totémisme
  • Instruments et rituels
  • Les instruments de musique en tant qu’objets économiques et sociaux
  • Premières occurrences – Origines, preuves archéologiques ou iconographiques
  • Faits organologiques : matériaux, colles et leur fabrication, peaux, cordes, bois, métal, etc.
  • Luthiers, fabricants renommés, sources originales, etc.

Du christianisme originel à nos jours, en passant par l’Islam :

  • Évolutions
  • Prohibitions
  • Influences

Y-a-t-il une relation entre l’instrument et le genre (masculin, féminin, neutre) ?

Langues et normes : voir ici.
Envoi des propositions d’articles à Richard Dumbrill (rdumbrill[[[]]]nemo-online.org) et Amine Beyhom (abeyhom[[[]]]nemo-online.org) avant : fin mai 2015.

Date limite d’envoi des articles : fin août 2015.

La rédaction acceptera également d’examiner des dossiers spéciaux ou des articles hors-thème, du moment qu’ils concernent la thématique générale de la revue.